Les érables symbolisent la beauté de nos paysages urbains et forestiers ; ils colorent l’automne, abritent la biodiversité et rafraîchissent nos cours arrière. Pourtant, comme tous les feuillus, ils peuvent être la cible d’une foule de parasites. Mieux comprendre la relation insecte‑érable et apprendre à détecter les premiers signes d’attaque est essentiel pour protéger ces arbres emblématiques.
Pourquoi les érables attirent‑ils autant d’insectes ?
Les érables comptent près de 200 espèces et cultivars, offrant une vaste gamme de feuillages, d’écorces et de sucres dans leur sève. Chaque variété constitue un micro‑habitat pour un certain nombre d’insectes :
- Feuilles tendres : riches en nutriments, elles attirent pucerons et chenilles.
- Écorce mince : refuge idéal pour perce‑oreilles, fourmis charpentières, cochenilles, etc.
- Sève sucrée : irrésistible pour guêpes, abeilles et insectes foreurs.
Connaître les principaux insectes qui s’attaquent aux arbres aide à intervenir rapidement avant que les dommages ne deviennent irréversibles.
Les ravageurs les plus courants des érables
1. Longicorne asiatique (Anoplophora glabripennis)
Cet insecte foreur est l’un des pires ennemis des érables. Ces insectes noirs avec des taches blanches sont xylophages, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent de bois. Adultes, ils mesurent de 20 à 35 mm. Les larves creusent de larges galeries, interrompant la circulation de la sève. On repère des trous ronds de 6 à 12 mm et des tas de sciure à la base du tronc des arbres attaqués. Toute découverte de longicorne asiatique ou d’arbre atteint doit être signalée aux autorités en composant le 1-800-442-2342. Si vous faites abattre un arbre attaqué par cet insecte, il est important de ne pas déplacer le bois.
2. Cochenille virgule du pommier (Lepidosaphes ulmi)
Ressemblant à de petites virgules grisâtres collées à l’écorce, ces cochenilles sucent la sève des végétaux. Si elle s’attaque souvent aux pommiers, d’où son surnom, c’est un insecte qu’on trouve aussi régulièrement sur érables, frênes et tilleuls. La présence des cochenilles fait en sorte que les feuilles jaunissent, le bois se fragilise et des champignons opportunistes peuvent s’installer.
3. Puceron de l’érable (Periphyllus testudinaceus)
Les colonies de pucerons se multiplient au printemps et les symptômes sont facilement reconnaissables avec les feuilles enroulées, petits groupes d’insectes noirs sous les feuilles, dépôt de miellat collants. Ils sont rarement très dommageables et les coccinelles sont d’excellentes prédatrices naturelles.
4. Tordeuse à bandes obliques (Choristoneura rosaceana)
Les tordeuses sont une famille d’insectes comptant plusieurs espèces qui peuvent s’attaquer à l’érable. Ses chenilles grignotent les bourgeons, laissant des fils de soie et des feuilles perforées. Des pertes de croissance sont fréquentes sur les érables à sucre destinés à l’acériculture.
5. Scolytes et charançons
Les scolytes sont des coléoptères de la famille des charançons. Plusieurs pondent sous l’écorce des érables et leurs galeries chevronnées interrompent la circulation de la sève et introduisent souvent des champignons pathogènes. Un érable en bonne santé pourra normalement se défendre de rançon naturelle contre ces insectes, notamment en engluant et noyant dans la sève les insectes s’introduisant dans la partie superficielle de son tronc. Par contre, les dommages peuvent être considérables si les insectes infectent des arbres blessés ou déshydratés.
6. Punaise de l’érable négondo (Boisea trivittata)
Cette punaise est de plus en plus fréquente au Québec, surtout à l’automne. Bien qu’elle ne cause généralement pas de dommages importants à l’arbre, elle peut devenir très envahissante autour des maisons, surtout si un érable négondo (aussi appelé « érable à Giguère ») se trouve à proximité.
Les adultes sont noirs avec des lignes rouges bien visibles. Ils se regroupent en grand nombre sur les murs ensoleillés ou tentent d’entrer dans les habitations à l’automne pour passer l’hiver.
- Ces insectes ne piquent pas et ne se nourrissent pas de bois, mais leur présence peut être dérangeante.
- Ils pondent leurs œufs dans les graines et jeunes feuilles de l’érable négondo, sans impact grave sur l’arbre.
- Un aspirateur ou un calfeutrage efficace suffisent souvent à limiter leur intrusion dans la maison.
Comment repérer les premiers signes d’infestation ?
| Indice visuel | Possible insecte | Action rapide |
| Trous ronds + sciure | Longicorne asiatique | Contactez un arboriculteur certifié |
| Feuilles collantes, suie noire | Pucerons | Favoriser prédateurs naturels |
| Dépérissement d’une branche entière | Agrile/charançon | Évaluation de la structure |
| Écorce bosselée avec virgules | Cochenille | Traitement horticole à l’huile |
| Insectes rouges et noirs en grand nombre | Punaise de l’érable | Les aspirer. Colmater les fissures pour éviter qu’elles entrent dans la maison à l’hiver. |
Observez vos érables attentivement: changement de couleur prématuré, défoliation, coulées de sève ou galeries visibles sous l’écorce sont autant d’alertes.
Mesures préventives pour protéger vos arbres des insectes
- Choisir des cultivars résistants
Certaines variétés (érable de Norvège ‘Crimson King’, érable argenté) montrent une meilleure tolérance à certains parasites. - Éviter les stress
Un érable affaibli par la sécheresse sécrète des composés volatils qui attirent davantage d’insectes foreurs et de scolytes, et il aura alors peu de capacité à se défendre. - Élagage sanitaire
Retirez les branches mortes ou infectées et éliminez-les conformément aux règlements municipaux. Un élagage préventif favorise aussi une meilleure croissance de l’arbre et une santé optimal. - Bénéficier de la biodiversité
Plantez des arbustes fleuris pour attirer coccinelles, syrphes et guêpes parasitoïdes, ennemis naturels des insectes nuisibles aux arbres. - Surveillance continue
Inspectez la présence d’insectes sur vos arbres et de symptômes au moins deux fois par année : au printemps et après la chute des feuilles à l’automne.
Options de traitement en cas d’infestation
| Degré d’attaque | Méthodes recommandées |
| Légère (feuilles tachetées, quelques pucerons) | Jet d’eau à haute pression, savon insecticide |
| Modérée (branches jaunies, colonies visibles) | Huiles horticoles, bio‑pesticides (Bacillus thuringiensis) |
| Grave (galeries, dépérissement) | Élagage ciblé, traitements systémiques injectés, abattage si risque de propagation |
Les injections systémiques à base d’insecticides de nouvelle génération se font de préférence à la fin du printemps, lorsque la sève monte. Elles nécessitent un applicateur certifié et un diagnostic précis pour éviter de nuire aux pollinisateurs.
Impacts sur l’écosystème et considérations éthiques
Éliminer tous les insectes n’est ni possible ni souhaitable. Les érables abritent une microfaune essentielle : chenilles pour les oiseaux, pucerons pour les coccinelles, etc. L’objectif est de maintenir l’équilibre :
- Intervenir seulement lorsque les seuils de nuisance sont dépassés.
- Favoriser la lutte biologique avant la lutte chimique.
- Respecter les périodes de floraison pour protéger abeilles et bourdons.
Questions fréquentes sur les insectes et érables
Mon érable coule de la sève ; est‑ce un signe d’insectes ou de maladie ?
Pas forcément ; il peut s’agir d’une fissure de gel ou d’une taille récente. Toutefois, si la coulée est accompagnée de sciure ou de trous, suspectez un foreur.
Puis‑je appliquer un traitement maison ?
Les solutions de savon noir peuvent limiter des colonies de pucerons. Pour les foreurs, faites plutôt appel à un arboriculteur, car un traitement inadéquat peut aggraver la situation.
Les érables urbains sont‑ils plus vulnérables ?
Oui, la compaction du sol, la pollution et la chaleur urbaine stressent l’arbre, favorisant la prolifération des insectes des érables opportunistes.
Émondage SBP : votre allié pour des érables en pleine santé
Les érables sont une fierté au Québec, mais ils demeurent vulnérables à une variété d’insectes d’arbres. Une vigilance régulière, la promotion de la biodiversité et une intervention rapide sont les clés pour préserver leur santé et leur longévité.
Depuis plus de 20 ans, Émondage SBP veille à la vitalité des arbres résidentiels et municipaux. Nos arboriculteurs certifiés offrent des services d’inspection, d’élagage préventif, de traitement contre les insectes et même d’abattage sécuritaire lorsque nécessaire. Contactez‑nous pour un diagnostic professionnel et protégez vos érables… avant que les insectes ne s’en chargent !
Source:
- Gouvernement du Canada. Le longicorne asiatique : Une espèce envahissante indésirable. 2019.
- Gouvernement du Canada – Ressources naturelles Canada. Cochenille virgule du pommier. 2010.
- Réseau Pommier. Les tordeuses occasionnelles du fruit. 2023.
- Wikipédia. Scolytinae.
- Gouvernement du Canada – Ressources naturelles Canada. Punaise de l’érable négondo. 2011.
